Música

«Le livre de la salsa» enfin traduit en français – L’Humanité


Difficile d’imaginer ce qu’a pu représenter la salsa dans les années 1970. Un son, une mode, une école, une danse ? Tout ça et un peu plus, comme s’est employé à le démontrer le journaliste vénézuélien César Miguel Rondón dans cet ouvrage copieux publié en 1978, au pic du phénomène, enfin offert aux lecteurs francophones. 

S’il fallait définir la salsa, c’est avant tout par le barrio, insiste Rondón, le quartier populaire des métropoles caribéennes dont l’épicentre, fait original et notoire, se trouve alors à New York : « Le barrio reste le même, identique, et d’une certaine façon, il ne fait qu’un (…) ; les conditions qui façonnent la vie quotidienne y sont partout identiques, ce qui explique pourquoi toutes les musiques du barrio se ressemblent, et s’y identifient. »

Musicalement, la salsa avait pour principal ingrédient le son cubain et ses dérivés (cha-cha-cha, mambo, pachanga), aseptisés par l’industrie musicale dans les années 1950 et 1960. C’est une sorte de revanche de la rue qui propulse le phénomène à la fin des années 1960, avec l’abandon du son suave du saxophone pour la rugosité des trombones associés aux trompettes. Revanche dont l’ouvrage se veut le porte-voix, à une époque où la salsa n’était du goût ni des experts qui y voyaient une perversion musicale, ni de l’industrie qui la jugeait trop exotique.

Tito Puente et Celia Cruz

Il a fallu attendre l’explosion du label Fania, organisateur de « sessions d’impros permettant à de grands musiciens de libérer les pulsions qu’ils refoulaient sur leurs propres disques commerciaux » pour que « la sauce » prenne. Les héros de l’épopée ont pour nom Willie Colón, Eddie Palmieri, Tito Puente, Cheo Feliciano, Larry Harlow, parmi tant d’autres musiciens exceptionnels ou/et tendres voyous. Sans oublier la reine Celia Cruz.

Autant de trajectoires qui oscillent entre révérences à la tradition et incartades vers les avant-gardes. Épatant par sa précision, admirable par la mise en regard avec les enjeux politiques et industriels, émouvant par l’incarnation d’histoires humaines peu communes, ce livre qui a tout d’une bible mérite de figurer dans toute bibliothèque musicale digne de ce nom.

Le Livre de la salsa, de César Miguel Rondón, Traduit de l’espagnol par Maxime Bisson, Éditions Allia, 624 pages, 28 euros



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Marc Valldeperez

Soy el administrador de marcahora.xyz y también un redactor deportivo. Apasionado por el deporte y su historia. Fanático de todas las disciplinas, especialmente el fútbol, el boxeo y las MMA. Encargado de escribir previas de muchos deportes, como boxeo, fútbol, NBA, deportes de motor y otros.

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